Barack Obama, Une Terre promise, Fayard, 2020.

Cour suprême. La Messe rouge inaugurale

Symboles confédérés et racistes. Une querelle tous azimuts (...)

Symboles confédérés et racistes. Une querelle tous azimuts (...)

CNews/Fox News. À propos d’une comparaison française.

Symboles confédérés et racistes. Une querelle tous azimuts (II).

La controverse américaine sur les symboles confédérés et racistes est durable, compte tenu de la très grande présence de ces symboles dans l’espace public et dans des dépendances immobilières publiques : le retrait de la statue du général Lee à Richmond, en Virginie compte parmi les développements les plus récents et les plus notables de cette controverse.

Le 8 septembre 2021, la majestueuse statue de douze tonnes du général Robert Lee au centre-ville de Richmond, en Virginie, a été déboulonnée.

Cet événement a eu lieu après une année de débats politiques déclenchés par la mort en 2020 de George Floyd aux mains de policiers de Minneapolis, un drame qui n’a pas seulement déclenché des marches nationales contre la brutalité policière, mais également excité le mouvement en faveur de la suppression des symboles confédérés ou racistes dans l’espace public ou des dépendances publiques. A la faveur de ce mouvement, la Virginie avait vite retiré une douzaine de statues renvoyant à la guerre de Sécession. La suppression de celle du général Lee, qui est bien située sur un terrain appartenant à l’État de Virginie et donc sous la responsabilité du gouverneur Ralph S. Northam (démocrate), fut décidée par le parlement de l’Etat (les deux chambres en sont démocrates) en session extraordinaire à travers l’allocation au gouverneur d’une dotation budgétaire à cette fin. Et elle n’est devenue effective le 8 septembre 2021 qu’après que deux décisions judiciaires ont rejeté les objections de partisans du statu quo.

Dans un premier arrêt Taylor v. Northam rendu le 2 septembre 2021 (ci-après), la Cour suprême de la Virginie a rejeté un recours formé par un groupe de propriétaires fonciers dirigée par Helen Marie Taylor, opposants à l’enlèvement de la statue, qui argumentaient que le parlement de Virginie a adopté deux actes, en 1887 et 1890, rendant cette statue inamovible. Toutefois, la Cour suprême conclut que ces dispositions, qui consistaient au demeurant en « le simple expédient d’une résolution commune », sont en toute hypothèse inopposables au gouverneur de la Virginie parce qu’elles sont « contraires à l’ordre public » et parce qu’elles sont « déraisonnables » en ayant pour effet de contraindre les pouvoirs publics à s’identifier éternellement à un discours ou à s’approprier éternellement un discours avec lequel ils peuvent se trouver en désaccord.

« Le droit du gouvernement à la liberté d’expression, écrit le juge S. Bernard Goodwyn pour la Cour, est un pouvoir essentiel inhérent à tous les gouvernements ». A charge pour les électeurs d’agréer ou non aux opinions de leurs élus, à travers leur droit de suffrage. Et le juge Goodwyn de souligner les nombreux changements sociétaux et les nombreux précédents juridiques qui montrent que le racisme institutionnel de la Virginie après la guerre de Sécession a cessé d’être l’opinion des décideurs publics contemporains de l’Etat.

Va-supreme Court 1_general Lee_Taylor v. Northam_2 sept 2021 by Pascal Mbongo on Scribd

Dans un second arrêt du 2 septembre 2021, la Cour suprême de la Virginie rejette sèchement la prétention d’un propriétaire foncier, William C. Gregory, qui se présentait comme héritier de la statue du général Lee et du terrain sur lequel elle était installée.

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